| | | ISSC | Institut Suisse de Sexologie Clinique |
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26 mars 2015 : Masculin/Féminin : 1001 façons de donner et recevoir du plaisir ...
Voici le résumé de notre discussion et des échanges animés qui ont eu lieu entre hommes et femmes :
- Au début d'une relation, il y a beaucoup de plaisir dans la séduction réciproque, dans le fait de sentir désiré-e, de sentir l'excitation qui monte des deux côtés à travers des échanges spontanés. La difficulté est de faire durer ces plaisirs, de les entretenir par le jeu et des aspects ludiques. Nous recevons en consultation en tant que sexologues, thérapeutes de couples ou conseillers conjugaux, beaucoup de couples en panne de désir et de plaisir, qui attendent de nous de les aider à retrouver ou raviver la flamme du début de leur rencontre.
- Les hommes ont une forte anxiété de performance, tant sur le plan personnel que professionnel, qui peut interférer négativement avec leurs désirs et plaisirs intimes. Ils ont de plus en plus tendance à transmettre à leurs partenaires féminines cette anxiété de performance en attendant d'elles qu'elles jouissent lors de chaque rapport sexuel ... Mais pour la majorité des femmes, le plaisir ne se limite pas à l'orgasme et le fait de se sentir obligée d'y parvenir a plutôt l'effet inverse.
- Les femmes ont plus de peine à trouver le chemin du plaisir sexuel que les hommes qui ont des organes sexuels externes bien visibles et faciles à manipuler. D'où que beaucoup de femmes préfèrent donner du plaisir à leur partenaire et que les hommes préfèrent en recevoir ... mais quand cela s'installe sur la durée, nous voyons des femmes très frustrées, irritées et pleines de ressenti négatif à l'égard de leur conjoint, ce qui est rarement interprété ou perçu comme venant du manque sexuel. Les femmes ont aussi plus de peine à dire ce dont elles ont envie que les hommes qui s'expriment souvent plus spontanément sur ce sujet.
- Certains hommes maîtrisent difficilement leur excitation et vont plus vite que la musique. Ou ils ne savent pas comment s'y prendre pour donner du plaisir à leur partenaire et n'ose pas lui demander de leur montrer ou leur expliquer comment y parvenir. En consultation sexologique, nous recevons encore beaucoup de femmes qui ne se sont jamais caressées et qui ne savent pas se donner du plaisir elles-mêmes ... et d'hommes qui méconnaissent l'anatomie et la physiologie sexuelle féminines (par ignorance, manque de curiosité ou de désir ?)
- L'accès au plaisir est un peu comme une autoroute chez les hommes et plutôt comme une petite route de campagne tortueuse chez les femmes. Dans le même esprit, les hommes appuient sur l'accélérateur pour arriver le plus vite possible au but et à leur destination finale, alors que les femmes apprécient le paysage en chemin, les courbes, les ralentissements, les pauses ... Les femmes sont plus dans la finesse et la subtilité des échanges intimes, et elles se sentent prises de court ou de vitesse par un homme pressé d'en finir.
- Nous recevons nombre de femmes qui se plaignent d'être en panne de désir en raison de leur difficulté à atteindre le plaisir et qui ne font pas le lien entre les deux ... le processus est une boucle circulaire où le sentiment de satisfaction doit être présent pour donner envie de recommencer (cf modèle de Rosemary Basson)
- Ceux qui sont initiés à la sexualité par les films X baclent les préliminaires et ont une tendance à l'hyperactivité sexuelle. Nous vivons une époque où la tendance aux addictions augmente nettement dans notre société, qu'il s'agisse d'une addiction au sexe, aux jeux videos, à la pornographie, aux drogues, à internet, à l'alcool, aux médicaments, à facebook, au tchat ... Au départ, comme avec la nourriture, il s'agit d'un plaisir, puis il y a une perte de contrôle quantitative qui s'installe progressivement. Certains disent qu'il s'agit d'une passion qui a mal tourné ! L'hyperactivité sexuelle est aussi une façon assez efficace de lutter contre le stress, l'anxiété ou la dépression
- Nous courrons tous après le mythe sacré de l'orgasme partagé et simultané, mais cela est un objectif très réducteur. Nous encourageons souvent nos patients à prendre à nouveau le temps de s'embrasser, de se caresser et de se masser tout le corps, pour faire lentement monter l'excitation et varier les plaisir des yeux et de la chair.
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