13 septembre 2016 : Le sexe et la honte : Que faire des peurs, tabous, préjugés, interdits, mauvaises expériences qui limitent votre épanouissemnt sexuel ?
Que faire des peurs, tabous, préjugés, interdits et mauvaises expériences qui limitent votre épanouissement sexuel ? Y a-t-il d’autres moyens de s’en libérer que d’aller consulter un-e sexologue ?
Nous avons profité de ce Café Sexo de la rentrée pour interpeller notre public sur ce thème qui attire beaucoup de femmes et d’hommes dans nos cabinets de sexologues. L’origine de la honte liée à la sexualité se cache-t-elle dans notre inconscient collectif, dans notre éducation familiale, dans la religion, dans notre culture d’origine, dans nos corps ou dans nos hormones ?
Le milieu familial dans lequel nous avons grandi semble déterminer profondément la façon dont nous percevons notre corps et en particulier notre sphère génitale. « Dans ma famille ça se fait mais ça ne se dit pas… ». « J’ai reçu une éducation très jugeante et normative : j’avais donc peur du jugement de l’autre et j’étais très critique envers moi-même. Les autres m’ont appris à être moins sévère… ». « Mes parents étaient très conservateurs et traditionnels. Dans leur religion, le sexe était réservé après le mariage et pour la procréation, pas pour le plaisir ! ». Alors que d’autres témoignent des précieux échanges qu’ils ou elles ont eus avec leur père ou leur mère autour des questions sexuelles. En dépit du tabou de l’inceste, les parents peuvent ouvrir la discussion sur ce sujet très intime, leurs mots ouvrant le chemin aux interrogations de leurs enfants, sans parler de leurs prouesses ou de leurs difficultés personnelles, de façon plus générale et de préférence positive, en évoquant les plaisirs et pas que les dangers.
L’adolescence est une période très importante dans la construction de son identité sexuée. Les changements du corps, la montée des hormones et des érections, l’apparition des caractéristiques sexuelles et des cycles menstruels, bouleversent en profondeur nos adolescents. C’est l’âge des boutons, des complexes, de l’anorexie, des premiers flirts, des premiers émois sexuels. Nous nous rappelons tous de notre première fois, expérience marquante qui va conditionner notre futur vécu sexuel. La gêne du corps et la honte empêchent nombre de jeunes filles de partir à l’exploration de leur corps et de leur entre-jambes. Elles attendent le prince charmant qui saura éveiller leur désir… mais les hommes sont-ils mieux placés pour apprendre le chemin du plaisir à leur partenaire ? Surtout lorsqu’ils sont focalisés sur leurs propres performances et que leur but est de parvenir à la détente … ou trop timides pour en parler, trop respectueux pour oser l’entreprendre, trop gênés pour parvenir à la mettre à l’aise. Car une des clés d’une sexualité épanouie est une bonne communication dans un couple qui va souder sa complicité.
A l’ère des applications numériques de rencontres, priorité au sexe et foin des sentiments ? « Les rencontres sont très vite sexuelles, mais tout ça manque cruellement d’amour …». « La révolution sexuelle a libéré les femmes du joug des hommes et du devoir conjugal, mais pas de leur destin biologique ». Les femmes ressentent du désir quand elles sont fécondes et qu’elles ont envie d’un enfant … les hommes, programmés pour reproduire tout au long de leur vie, sont menés par leurs pulsions hormonales. Une femme qui exprime ses désirs et recherche son plaisir n’est-elle pas encore considérée comme une chaudasse ou une pute ? Et que faire de ces canons de la beauté physique véhiculés par des images irréelles et virtuelles qui foutent tant de complexes qu’on n’ose plus faire l’amour à la lumière ou cachés sous la couette ? Encourageantes, plusieurs femmes témoignent qu’avec l’âge elles ont pris confiance en elles, elles ont appris à prendre soin de leur anatomie sans avoir besoin de passer par les retouches de la chirurgie esthétique et même à s’offrir du plaisir ! « J’ai appris à m’aimer comme je suis sous les regards bienveillants et aimants de l’autre … ». Un homme ajoute : « Il n’y a pas que la beauté extérieure qui compte, la beauté intérieure est encore plus belle ».
Ne laissez pas la honte, les peurs, les préjugés, les tabous, les interdits qui flottent dans notre inconscient collectif gâcher votre vie sexuelle et vous empêcher d’accéder au plaisir. Cessez de penser que l’herbe est toujours plus verte ailleurs et de croire que les autres ont forcément une sexualité plus chouette et réussie que la vôtre. Documentez-vous car nombreux sont les livres qui, à tout âge, peuvent combler la curiosité d’apprendre, de comprendre, de découvrir de quoi nous sommes faits*, de nouvelles façons de faire, de l’incroyable diversité des fantasmes et des scénarios érotiques. Et venez à nos Cafés Sexos, car cet espace de parole gratuit, ouvert à tout public, semble avoir de véritables vertus thérapeutiques : « Entendre des femmes et des hommes parler ouvertement de sexualité aux Cafés Sexos a eu pour moi un effet profondément libérateur ». « A 50 ans, mon fils m’a parlé pour la première fois de ses préoccupations autour de la sexualité après avoir découvert que je fréquentais vos Cafés Sexos ! ». Comme quoi il n’y a pas d’âge limite pour s’intéresser et parler de ça. Vous êtes toutes et tous invités à notre prochain Café Sexo du 11 octobre 2016 à 19h à Cité Seniors Genève pour débattre ensemble du thème : Liberté et sexualité : L’engagement amoureux vous fait-il peur ?
* « Le sexe et vous : Réponses d’une sexologue à vos questions les plus intimes, Dr Juliette Buffat, Editions Favre, 2014
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